Hello, Hello 👋Aujourd’hui j’accueille sur le blog Happy Recruteur Tanguy Bary, agent de développeurs pour une nouvelle ITW, après Virginie et Benjamin. Je lui laisse donc la parole, en roue libre, pour nous décrire son quotidien freelance et ainsi nous partager un petit bout de son histoire.

Dans cette interview, nous allons parler :

→ Du rôle d'agent de carrière freelance (une vision différente mais complémentaire du recrutement indépendant).

→ De son WHY et du lancement de l'activité.

→ De la construction de son offre globale (tarifs, prospection, REX, CA ...)

→ Et des 3 conseils à donner aux recruteurs indépendants qui souhaitent se lancer.

Tu es agent de développeurs, qu’est-ce que ça veut dire ?

Je suis effectivement agent de développeurs et pas recruteur. La différence se trouve dans la démarche, qui est inversée, j’explique : → Un recruteur est mandaté par une entreprise pour trouver tel profil ; il chasse ce profil → J’ai déjà un tech qui me fait confiance pour lui trouver un poste ; je chasse ce poste C’est donc l’inverse.

📝 Pour développer, mon activité consiste à accompagner des tech dans leur carrière et, parfois, ces tech cherchent un nouveau job car leur situation pro et/ou perso le demande. Auquel cas, je leur trouve le poste qui correspond à tous les critères que nous avons préalablement définis ensemble. Evidemment, mon accompagnement continue après l’éventuelle entrée en poste (je m’occupe uniquement, à ce jour, de CDI et non de freelance).

Pourquoi avoir choisi ce modèle inversé ?

Dans mon précédent poste, en tant que business developer pour une solution de sourcing, j’ai eu l’occasion de découvrir et d’observer le secteur du recrutement pendant plus de 3 ans. Entre rendez-vous et évènements, j’ai discuté avec des centaines (sinon des milliers) de recruteurs, notamment des recruteurs tech. 🕵🏻‍♀️ 🕵🏻

Je me suis rendu compte d’une chose ; tout le monde souffre dans ce métier : → Les RECRUTEURS, aillant commencé ce métier par hasard ou par envie de « faire de l’humain », se retrouvent finalement à faire du chiffre 🤷🏻‍♀️ . Le facteur humain est donc trop souvent absent de leur métier. → Les CANDIDATS et donc les tech, sont considérés comme des compétences sinon des mots-clés. Et absolument pas comme des êtres humains dont les aspirations profondes comptent.

📝 Partant de ce constat et souhaitant apporter un sens à mon travail, que je veux proche de mes valeurs, j’ai décidé d’inverser la démarche afin de remettre l’Humain au centre pour de bon. Je crois beaucoup en l’Humanisme (courant de pensée dont l’idée de l’Union Européenne découle par exemple), j’ai même tatoué « Erasmus » sur mon bras (Erasme est l’instigateur de ce courant de pensée et l’échange universitaire est nommé après lui…). Note d'Amélie : J'adore 🤩

Pourquoi partir du candidat ? 

La solution pour accomplir tout cela, selon moi, c’est de partir du développeur : → humainement, on répond aux attentes du « candidat ». → je m’éclate puisque ce côté humain fait partie de ma personnalité. → économiquement (parce qu’il faut aussi que je puisse en vivre), se positionner du côté de la « ressource rare » est pour moi une évidence… → les entreprises n’auront que des candidats hyper motivés par leur poste à eux et pas celui du voisin.

Depuis combien de temps, es-tu recruteur freelance ?

Je me suis lancé officiellement en février 2020, pile avant le confinement, avec le recul, je pense avoir un excellent sens du timing haha 😂. J’ai donc fêté les 1 an de mon activité récemment. Ce qu’il est important de préciser, c’est que je mûrissais l’idée d’une création d’entreprise (seul ou pas) depuis juin 2019 et que j’ai réfléchi mon projet. J’ai donc tout fait pour me lancer dans les meilleures conditions possibles, ce n’était pas un coup de tête.

Précisons aussi que je n’ai jamais été recruteur avant, j’étais business developer pour une petite et inconnue solution de sourcing ;)

Pourquoi as-tu voulu te lancer à ton compte ?

J’aime beaucoup citer la pyramide de Maslow parce que ça donne l’impression que je maitrise mon sujet. Et bien la MOTIVATION ULTIME selon Maslow est l’accomplissement de soi, j’avais envie d’accomplir quelque chose, de grandir. Pour moi, pour les autres (d’où mon modèle), pour faire les choses bien. 🙏 Mon modèle étant difficilement applicable dans une structure existante, il fallait que je me lance !

Et puis je suis quelqu’un qui prend des initiatives et qui « va au combat » comme on dit au rugby, j’ai toute liberté de le faire en fixant mes propres règles.

Comment cela s’est passé concrètement ?

🤯Et bien concrètement, je déteste l’administratif et ça me fait même peur, en plus de m’ennuyer profondément (j’oublie d’envoyer des factures…). Alors j’ai demandé conseil auprès d’autres freelance ! Cela m’a apporté deux choses : → des réflexions sur mon modèle et ma capacité à réussir → l’information que créer sa boîte et gérer les trucs relou comme la compta sont trèèèssss facilement externalisables pour pas cher, alors je l’ai fait. C’est donc lexpertcomptable.com qui a écrit mes statuts et gèrent ma compta à travers deux applis que j’ai sur mon téléphone

Sous quel statut juridique as-tu ton entreprise ? Pourquoi ce choix 

📑 J’ai créé une EURL, direct bam, pour 3 raisons :

• J’étais confiant sur ma capacité à dépasser le plafond de CA de la micro entreprise (72,5k à l’époque et 89k maintenant). 
• J’ai préféré le statut d’EURL à celui de SASU parce que je voulais me verser un salaire, pas des dividendes.
• J’ai négocié une rupture conventionnelle avec l’entreprise dont j’étais salarié, ce qui me garantissait un bon revenu stable, vu mon salaire de l’époque, grâce à l’allocation chômage. 

📝 Remarque : Il est possible de dépasser temporairement (pendant 1 à 2 ans) le plafond de CA en tant que micro entreprise, je ne le savais pas et ça me semble extrêmement important de le préciser. Car si tu comptes réaliser 90k la première année, en fait tu peux le faire en microentreprise et donc récupérer davantage dans ta poche que si tu avais choisi un statut comme la SASU ou l’EURL (coucou les taxes). De rien.

Comment as-tu construit ton offre, ton positionnement, tes tarifs ?

Bonne question. En tant qu’agent, ma démarche est l’inverse de celle d’un recruteur. Au départ, j’étais perdu sur le business model alors j’ai testé plusieurs choses, y compris le flat fee (prix fixe) à la présentation d’un candidat, que l’entretien soit concluant ou pas.

Au final, ce qui est globalement accepté par tout le monde et qui est selon moi honnête, c’est le classique modèle du succès. Pas besoin de réinventer la roue quand il n’y a pas besoin. Donc en cela, la comptabilité d’une entreprise ne fait pas la différence entre un cabinet et moi.

Comme je suis profondément indépendant et avant tout orienté candidat, le RPO/TJM n’est pas compatible avec mon modèle d’agent. Je pense cependant que c’est un excellent modèle pour les recruteurs freelance peu à l’aise avec la prospection ou qui apprécient de s’investir au sein d’une entreprise.

Comment trouves-tu tes clients ? As-tu commencé par la prospection ?

Je pense que la partie commerciale est ce qui pèche le plus pour les recruteurs freelance. Voici donc une réponse dont la longueur équivaut à l’importance de cette question.

Au tout début, j’ai utilisé mon RÉSEAU pour trouver ma première entreprise cliente, c’est d’ailleurs l’une d’entre elles qui m’a permis d’éditer ma première facture. Note d'Amélie : Pareil pour ma part 😌

En parallèle, je PROSPECTAIS pour le compte de tel ou tel développeur qui me faisait confiance, selon un process très classique : - identification d’une offre d’emploi qui correspond aux critères « durs » du dev (stack, salaire, type d’entreprise etc…) - contact de décideurs de l’entreprise (mail + tel) - vérification de l’adéquation entre l’entreprise et les critères « mous » du dev (culture d’entreprise, rapport entre la tech et le produit…) - signature de contrat.

🎈Note Amélie : Je t'apprends toutes les méthodes prospection dans mes formations Happy Recruteur en session individuelle.

Evidemment, j’utilisais l’argument d’avoir déjà quelqu’un de disponible et d’intéressé, ce qui était la vérité. Aujourd’hui, j’automatise la prospection et ma force est que je sais écrire un vrai message ! De plus en plus, ma « marque personnelle » m’apporte à la fois des contacts entreprises et candidats, par plusieurs biais : - recommandations (je suis donc fidèle à la promesse de valeur que je formule, j’en suis très fier) - posts Linkedin, que je n’écris pas dans ce but d’ailleurs (et apparemment, ça doit se ressentir, j’en suis ravi aussi parce qu’il n’y a rien de pire que de la fausse bienveillance)

Enfin, je crois énormément à la mutualisation entre freelance. Chaque recruteur freelance connaît la situation d’avoir un client et pas de candidat ou un candidat mais pas de client. Or, en mutualisant, peut-être que ton candidat se sentirait bien chez le client de ta/ton confrère…pourquoi ne pas s’entraider ? Cette mentalité est encore trop peu partagée. De mon côté, j’ai de super réussites avec des freelance expérimentés comme tout fraîchement lancés ! Bravo les gars (la majorité sont des filles), vous êtes trop forts et je vous aime.

Avec quels outils travailles-tu ?

🧠 D’abord avec mon cœur et mon cerveau. J’insiste. On l’oublie trop souvent mais dans le secteur du recrutement (et du coaching), c’est l’essentiel. Ca n’empêche pas d’être professionnel et même performant, ça souligne surtout qu’on sait quelles sont les priorités.

Ensuite, j’utilise Linkedin premium parce que ma démarche est très relationnelle (versus transactionnelle, comme on apprend à faire dans le recrutement) et voilà, c’est tout 😁  

Niveau prospection : LaGrowthMachine (it rocks) 👇

Est-ce que tu peux nous faire un REX sur ta première année de lancement ? Notamment en termes de CA ?

Transparence totale sur le CA. Je voulais faire 100k de CA (chiffre arbitraire pour conserver mon salaire de salarié), j’ai réalisé 90k au bout d’une année covid riche en tests et en rebondissements haha.

🍋 Je suis fier de prouver que ce modèle fonctionne

🍋 Je regrette de ne pas réussir à aider tout le monde, et je teste des méthodes pour y parvenir

🍋 Spoiler : j’ai réalisé le même chiffre en 3 mois en 2021. Cela prouve une chose, les effets de traction mettent un peu de temps à arriver ☺

Comment tu t’organises dans la gestion de tes semaines ? Combien gères-tu de clients par moi ?

Haaaa l’organisation 😅, c’est quelque chose de primordial pour laquelle je ne suis pas naturellement douée. J’ai évidemment des plages horaires dédiées à certaines tâches comme les appels « candidats », la rédaction de mes briefs (= la présentation des tech que j’accompagne), la veille, la réponse aux entreprises…. Mais je refuse de me fixer un cadre trop rigide car il nuirait à la spontanéité et l’humanité que les tech apprécient et qui me font aimer ce métier.

Lire l'article : Aménager ses horaires de travail selon sa productivité en freelance 

Quant au volume : - je rencontre minimum 1 tech par jour (bilan, réflexion sur vie pro / perso, définition d’objectifs et d’une route pour les atteindre…) - 54 entreprises clientes en 13 mois - si je fais le compte, aujourd’hui vendredi 12 mars 2021, de toutes les demandes émanant d’entreprises, j’arrive à presque 100 postes… J’aurais dû monter un cabinet de recrutement haha 😂

Mon objectif : proposer un accompagnement dédié et (parce que c’est souvent nécessaire) au moins un process pertinent à chaque tech avec lequel je discute. C’est très ambitieux, je n’y suis pas encore parvenu concernant les process mais je m’améliore et je suis clairement sur la bonne voie ! Par contre j’y arrive sur l’accompagnement et au moins l’écoute, j’y mets un point d’honneur.

Ce qui te plait le plus dans ton métier ? Et le moins ? Quel est ta vision du recrutement freelance ?

👍 Le plus : aider les gens et œuvrer dans le bon sens, évangéliser à un recrutement digne de ce nom. On dit souvent qu’il faut « remettre l’Humain au centre », moi je le fais.

👎 Le moins : La frustration ressentie quand je suis incapable d’aider quelqu’un qui compte sur moi. Ça me frustre énormément. Je dois l’accepter mais je dois surtout m’améliorer.

👉 Ma vision du recrutement freelance : je pense qu’en multipliant le nombre de freelance, on fragilise les gros acteurs du marché du recrutement, lesquels incarnent et perpétuent toutes les mauvaises pratiques qui nuisent au recrutement (et donc à la perception du travail par n’importe quel salarié). C’est en multipliant les bonnes initiatives qu’on change les choses. Alors je vote pour qu’on soit de plus en plus nombreux ! ✨

Quels sont les 3 conseils que tu donnerais aux personnes qui souhaitent devenir recruteur freelance ?

• Lorsque on fait les choses pour les bonnes raisons, l’argent finit toujours par arriver.
• Ne te compare pas, jamais, surtout au début. Sinon tu seras forcément déçu(e) et c’est destructeur mentalement. Si tu te compares à un recruteur indépendant qui réalise plus de 200k sa première année, tu te trompes de référentiel et surtout, tu n’as pas le bon objectif.
• Assure tes arrières (surtout financièrement) pour être serein lors de tes débuts, sinon l’expérience te sera désagréable. Si tu doutes, alors ce n’est pas le bon moment, attends un peu ;)

Quel est ton leitmotiv ? 

« Des Hommes-clé plutôt que des mots-clé ». C’est ma vision. Elle résume bien ma philosophie et mes priorités.

C’est quoi la suite pour toi ?

Shhhh c’est un secret mais j’ai trouvé la manière de proposer un accompagnement et un process de recrutement pertinents à chaque tech qui m’accorde sa confiance. T’imagines, ça veut dire que je vais pouvoir aider des centaines de tech par an, trop bien ! Ca me demande minimum 6 mois de travail et j’ai passé des nuits blanches à y réfléchir, mais je vais y arriver. Soyez prêts, parce que ce sera dingue ! 🚀

Ta petite présentation Promis, je réponds à tout le monde. Linkedin : https://www.linkedin.com/in/tanguy-bary-97397748/ Mail : tanguy.bary@monjobdedev.com Téléphone : 06 85 15 11 03

Je te remercie pour ton temps Tanguy et cet excellent article 🙏

Amélie

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